• Aujourd’hui, nous avons pris le train pour nous rendre à Bareilly, d’où nous pourrons demain rejoindre Banbasa, puis la frontière népalaise. Même si les journées de voyagement sont rarement les plus agréables, nous avons été particulièrement chanceux : la famille indienne avec laquelle nous partagions notre cabine était vraiment très gentille, et nous avons jasé avec eux pendant une bonne partie du voyage. Ils nous ont même donné un cours d’hindi, lorsqu’ils ont vu que nous « étudiions »des phrases clé dans notre guide… Maintenant, nous sommes de vrais pros! « Bonjour », « comment ça va », « bien et vous », « comment vous appelez-vous? », « je m’appelle Véronique », « combien est la chambre? », « où est la station de train? », « oui », « non », « deux grandes bouteilles d’eau svp »,  « amenez nous à la station de bus », « svp », « merci »… Ça en fait quand même pas mal en une journée, surtout que la prononciation hindi n’est pas tout à fait évidente…! En plus de la leçon de langue, on a aussi appris beaucoup de choses sur les fêtes indiennes, principalement sur Diwali, qui se déroule ce soir. Saviez-vous que des centaines (voire sûrement des miliers!) d’années de cela, Lord Rama, le roi indien, a vaincu le roi du Sri Lanka, qui lui avait volé sa femme? Il s’agissait de la victoire du bien contre le mal (ou de la lumière contre les ténèbres) et c’est pour cette raison que ce soir, nous aurons beaucoup de mal à nous endormir : feux d’artifices et pétards s’ajoutent aux lumières « de Noël » et aux chandelles qui décorent toute la ville. De plus, comme à Noël chez nous, les gens se donnent de petits cadeaux sous forme de sucreries, bonbons et chocolats ce soir.

    23oct 203
    Lumières pour Diwali
     
    26oct joyeux diwali

     

    Bref,  le trajet s’est très bien passé. Le train est même arrivé à l’avance, un vrai miracle lorsque l’on connaît les trains indiens. Cependant, nous sommes tout de même arrivés un peu plus tard que prévu à Bareilly, à 17h30.Nous ne connaissions rien de cette ville. Heureusement, nous avions pu demander à nos amis indiens où nous diriger pour trouver des  guesthouses. En sortant de la station de train, nous avons immédiatement remarqué à quel point il ne s’agissait pas d’un arrêt fréquent pour les touristes : nous n’en avons croisé aucun, et presque tout était indiqué en hindi. De plus, pas d’internet ni d’endroits pour changer de la monnaie. Même le seul ATM que nous avons croisé ne fonctionnait pas… Nous avons visité 4 hôtels avant d’en trouver un convenable, au Regency Hotel Deluxe (un « Deluxe » indien, bien évidemment…)! Même si nous avons payé un peu cher (700Roupies, soit 15$), nous étions heureux d’éviter les chambres moisies et infectées de bestioles que nous avions précédemment visitées…

     

    Bien qu’à première vue, la ville n’était pas très agréable, nous avons été impressionnés par la gentillesse des gens : le petit monsieur au kiosque de nourriture qui me faisait de gros sourires en m’appelant sans cesse Ma’am (et qui a bien failli s’évanouir lorsque je lui ai dit merci en hindi en lui souhaitant Joyeux Diwali!), un autre qui nous a guidé vers une agence de voyage pour que nous puissions recevoir des informations sur le bus à prendre demain, et même les gens qui tiennent notre hôtel, qui nous ont donné des « sweets » (desserts) pour célébrer Diwali!  

     

    Une longue journée de train qui s’est terminée tôt (à 9h, nous étions déjà endormis!)… Demain, départ vers 8h AM pour le bus station, où nous espérons pouvoir trouver rapidement un bus pour Banbassa…


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  • À tous les jours, on constate (et reconstate!) à quel point l’Inde est un pays de contrastes. En fait, s’il fallait décrire ce pays en un mot, ce serait certainement ce dernier qui serait retenu : contraste. Ici, les extrêmes se côtoient avec un naturel qui ne peut que frapper nos petits yeux occidentaux.

    Rien d’étonnant ici à croiser un mendiant presque mort au pied d’un building en verre où siège une des multinationales les plus prospères du monde.

    Ou encore, à observer une femme en sari garni de fil d’or traversant les déchets.

    Ou à voir une BMW de l’année au milieu des rickshaws bringuebalants et des vieilles Ambassador britanniques de 1955.

    Ou bien à apercevoir, à travers la fenêtre d’une petite maison en tôle, une télévision projetant des films de Bollywood.

    Ou à croiser des infirmes partout, dans une ville qui doit bien compter des dizaines et des dizaines d’hôpitaux.

    Ou encore à voir un homme en veston cravate en train de consulter son blackberry, qui se rend au travail en vélo rickshaw.

    Ou à distinguer la bonne odeur des épices et de l’encens à travers celle des déchets et des puissantes émanations de monoxyde de carbone…

    Ou à croiser, au petit kiosque ambulant, un jeune qui mange un thali en buvant un Coke.

    Ou encore, en ce qui nous concerne, à utiliser le métro ultra-moderne et flambant neuf de Delhi, pour aller marcher dans de grandes avenues vertes et quasi désertes dans les quartiers riches de la ville, alors que pas plus tard qu’hier, nous étions pris dans la foule d’Old Delhi, au beau milieu d’un dense réseau d’allées étroites où s’entassaient maison et étales du marché…

    25oct métro à delhi
    Métro de Delhi

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  • Aujourd’hui, première journée passée seuls, Alex et moi. Garcia est parti à Pushkar hier, idem pour un autre couple de touristes que nous avions rencontrés.

     

    La priorité à notre réveil était de régler le dilemme « Uttaranchal/Diwali » : devions nous prendre le risque de nous rendre à Haridwar, en Uttaranchal, alors que tout le monde nous disait qu’avec Diwali, une grande fête indienne, tous les hôtels seraient plein à craquer (ou que si nous trouvions une chambre libre, nous devrions payer 5 fois le prix habituel…)? Nous nous sommes donc rendus à la gare, au bureau de réservation pour les touristes, et avons finalement obtenu de VRAIES informations : si nous voulions nous rendre à Haridwar, nous ne pourrions pas le faire avant le 28. Lorsque je parle de VRAIES informations, c’est que dimanche, nous avions perdu de vue notre règle d’or : ne JAMAIS croire un indien qui nous détourne de l’endroit où nous nous rendons, pour nous envoyer dans un « centre d’informations touristiques ».  La force du nombre a eu raison de nous, alors que 3 indiens de suite nous ont dit que pour réserver des billets, ce n’était pas à la gare que nous devions aller… Et par la suite, en discutant avec des amis voyageurs, nous nous sommes biens rendus compte que nous nous étions fait entourlouper royalement! Hé bien voilà, ça nous apprendra  à baisser notre garde et à ne pas tenir compte de ce qu’on avait pourtant bien appris il y a trois ans! Il fallait être bien naïf pour croire les dires d’un indien, et ce, même s’ils étaient  confirmés par deux autres personnes!

     

    Alors donc, si nous voulions aller à Haridwar, cela nous menait au 28, ce qui était beaucoup trop tard compte tenu du fait que pour ne pas prendre de retard sur notre itinéraire, nous devions être au Népal autour du 1er novembre. Nous avons donc pris la (quand même triste) décision de rayer l’Uttaranchal de notre parcours, et avons réservé des billets de train mercredi matin, le 26, vers Bareilly, d’où un bus seulement nous séparera de la ville de Banbassa, à la frontière népalaise.

     

    La réservation du train nous a pris une bonne partie de l’avant-midi, et par la suite, nous nous sommes dit que nous étions rendus d’assez « bons » voyageurs pour visiter un coin de Delhi où nous ne nous serions sûrement pas aventurés il y a trois ans : Old Delhi. Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’un quartier dangereux, mais seulement d’un quartier qui regroupe tout ce qui peut à première vue choquer un touriste… Pour vous faire une image, figurez-vous la foule compacte sur le parterre d’une salle de spectacle, enlever toute notion de « civilité occidentale » (si tu veux avancer, et bien pouce et sors les coudes!), ajoutez à cela des montagnes d’ordures partout sur le sol et des motos, autobus, vélos et rickshaws en quantité si astronomique que pour traverser les rues, il faut presque passer par-dessus, et vous obtenez une image qui, une fois multipliée par 100, vous donne Old Delhi! Une description de 2 pages ne pourrait être à la hauteur de l’atmosphère de ce lieu, que nous avons pourtant trouvé très drôle à visiter. Après avoir traversé cette masse humaine, nous avons (finalement!) atteint le fort rouge (Lal Quila) et la Jama Masjid, deux monuments emblématiques de Delhi.

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    Notre escapade à Old Delhi nous aura aussi valu un moment assez cocasse : ayant trouvé un endroit « à l’écart » de la foule, nous nous sommes assis sur un muret, pour observer la scène. Alors, au fur et à mesure, des gens s’approchaient de nous, et à peine 5 minutes plus tard, nous étions encerclés d’une vingtaine de personnes : un joueur de tambour, un garde de sécurité, de jeunes étudiants, des femmes, qui nous regardaient tous d’un air intrigué, ou encore, qui lançait des phrases ici et là pour nous demander notre nom, ou encore d’où nous venions. Trouvant la situation très drôle, Alex et moi nous sommes laissés prendre au jeu, et avons répondu à leurs questions, en prenant bien la peine de faire une vidéo de la scène… Un petit clip que nous espérons être en mesure de publier en ligne sous peu... reste a trouver comment le compresser!

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    Belle et longue journée aujourd’hui. Réveil à 7h (on finira par l’avoir, ce décalage horaire!), suivi d’un bon chaï dans la rue, au petit marchand ambulant juste à côté de notre hôtel. Ensuite : hop les souliers et le sac sur l’épaule, on part à la découverte de Delhi. Ça nous aura pris 3 passages dans la capitale pour enfin prendre le temps de la visiter, au lieu de passer en coup de vent en attente du prochain train! Et finalement, c’est à se demander pourquoi on ne l’a pas fait il y a 3 ans : au fil de nos 9h de marche, on a découvert de supers petits coins, qui nous donnent presque le goût de prolonger notre séjour dans la capitale. Notre coup de cœur de la journée :Majnu-ka-Tilla, le camp de réfugiés Tibétains ayant fui leur pays après l’invasion chinoise, une soixantaine d’année de cela. 

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    Étonnamment  bien établi et organisé, ce quartier est un véritable petite labyrinthe : un interminable dédalle de minuscules ruelles où l’on retrouve restaurants, auberges, boutiques, temples, et j’en passe! On a été agréablement surpris par le calme et l’atmosphère agréable de l’endroit, et on est resté un bon moment sur la place principale, à observer les habitants du quartier. On en a profité pour faire un brin de photo (voir l’album!) et on a rencontré plusieurs personnes, dont une dame qui nous a raconté avec beaucoup d’émotion sa fuite du Tibet.

     

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    Mais comme l’Inde n’est jamais complètement rose, on a malheureusement reçu une mauvaise nouvelle hier : la grande fête de Diwali arrivant à grand pas (mercredi), tous les trains sont pleins jusqu’au 1er novembre! Cela vient contrecarrer  nos plans de rejoindre le nord de l’Inde demain, d’autant plus qu’on nous a dit que même si nous arrivions à trouver  un moyen de transport jusque là-bas, il nous serait probablement impossible d’y trouver un guesthouse pouvant nous accueillir : il semblerait que la moitié des indiens du pays aient décidé de se rendre en Uttaranchal pour célébrer Diwali… Demain, nous allons tout de même essayer de nous mettre sur une liste d’attente pour le train, et si des places se libèrent, nous nous dirigerons vers Rishikesh malgré l’achalandage important. Pour l’hébergement, les ashrams (lieux de culte et de prieres) pourraient etre une bonne alternative si les guesthouses sont complets...

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    Il fallait bien un voyage de presque 10 mois en Asie pour que je me mette à la lecture « spirituelle ». Véro qui lit un récit du Dalaï Lama, je ne sais pas pour vous, mais moi je trouve ça plutôt... surprenant. Ou carrément drôle? Mais, étonnamment, après à peine 40 pages de lecture, je sens déjà que ce livre (qui est pourtant bâti autour de propos qui vont de soi, à la base) sera très inspirant en qui concerne les situations que nous vivrons ici. Pour « Sa Sainteté » le Dalaï Lama, le bonheur n’est qu’une question de perception, d’interprétation. Il s’agit d’avoir un état mental positif, afin d’être en mesure de percevoir le bon côté des choses, et de ne pas se laisser influencer par le mauvais. Dans « L’art du bonheur », le Dalaï Lama accorde aussi une grande importance à la compassion et aux relations humaines positives : « Si la compassion, la gentillesse et l’affection vous animent, du même coup cela vous donne la clé de votre serrure intérieure et vous communiquez bien plus facilement avec les autres. La chaleur humaine permet l’ouverture. Vous découvrez que tous les êtres humains sont comme vous, tout simplement, et il vous est bien plus facile d’instaurer une relation ». Voilà une chose qui peut paraître évidente, voire banale, mais qui ici, prend tout son sens. 

    Bref, tout ça pour dire qu’Alex et moi, on a une nouvelle attitude maintenant… Il y a trois ans, lors de notre premier passage en Inde,  on s’était un peu forgé une carapace : lorsque l’on marchait dans les rues, on avait une attitude distante, on ignorait les gens qui nous abordaient, car on trouvait lassant le harcèlement continuel que l’on vivait, et qu’il s’agissait selon nous de la manière la plus facile de l’éviter. Mais depuis notre arrivée, hier, on essaye de sourire davantage, de répondre aux gens qui nous abordent. Bien sûr, cela ouvre la porte aux « Come to my shop » ou aux « I have a travel agency, you need a train  ticket? » ou encore aux « Come in my rickshaw, I’ll bring you ». Mais en fait, on découvre qu’il est toujours possible de ne pas céder à la pression et au harcèlement, et de simplement discuter avec les gens. Et les petites jasettes, les discussions éclaires avec un étranger au coin d’une rue, valent beaucoup plus que ce qu’on aurait pu le croire.  

    Garcia, notre ami brésilien, nous a aussi beaucoup inspiré. Son calme et sa sérénité à notre arrivée à Delhi, lui qui arrivait en Inde pour la première fois, nous a beaucoup impressionnés, Alex et moi. Plutôt que de devenir stressé et agressif devant l’insistance des marchands et des chauffeurs rickshaws, il souriait à tout le monde, riait et leur répondait « Later… ». Le résultat était peut-être moins immédiat que mes secs « NO! », mais au bout du compte, cela n’est pas si important. On se rend maintenant compte que « l’état mental positif », ça commence aussi, et surtout, par un sourire à une personne qui, il n’y a pas si longtemps, ne nous apportait rien de plus que stress et agressivité. La voilà peut-être,  la recette du bonheur.

     

    sam_0956
    PS : Maman… Drôle de coïncidence avec ton premier email, hein? Ou peut-être un signe du ciel…?

    PS2 : Clin d’œil à DANIEL (de la part d’Alex), ou à tous les autres qui commencent à craindre que l’on revienne en tunique blanche : voilà le genre de petites choses qu’on peut retirer des récits du Dalaï Lama, sans croire que l’on a atteint l’illumination ou qu’on a trouvé la vérité absolue… Il s’agit seulement d’une ptite réflexion!.


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